Les zones de subduction génèrent 90% de l’activité sismique, la quasi totalité des séismes de très forte magnitude (Mw>8) et des tsunamis du globe. Ces subductions font donc reposer sur les zones côtières généralement densément peuplées, l’un des risques naturels les plus dévastateurs.
Les Petites Antilles forment le seul territoire Français à être directement soumis à ce risque en raison de la subduction des Plaques Nord et Sud Amérique sous la plaque Caraïbes.
Les campagnes AntiTheSis ont pour objectif d’étudier en 3 dimensions la structure et les caractéristiques thermo-mécaniques de la zone de subduction et de la marge Antillaise afin de déterminer l’implication de ces caractéristiques dans le déclenchement des séimes (sismogenèse), leur répartition géographique et la déformation tectonique des Petites Antilles.
Une équipe internationale composée de scientifiques Français, Caribéens, Anglais, Américains et Espagnols mettra en oeuvre des acquisitions de sismique réflexion profonde, sismique réfraction, sismologie, flux de chaleur, sondeur de sédiment, bathymétrie, gravimétrie et magnétisme.
Ces campagnes s’inscrivent dans la suite logique des campagnes Françaises Sismantilles 1 et 2, Kashallow 1,2 et 3, Caramba, Aguadomar et Gwadaseis, des Campagnes Américaines de l’USGS et Espagnoles, Prico et Geoprico. Ces campagnes passées apportent une bonne connaissance des Petites Antilles du Sud, de Guadeloupe à Barbade, et des Grandes Antilles de Porto Rico à Hispaniola. En revanche le segment des Petites Antilles du Nord, de Guadeloupe aux Iles VIerges restent grandement méconnue et c’est pourquoi nous en avons fait le site d’étude des campagnes AntiTheSis.
Les campagnes AntiTheSis revètent également une dimension pluri-disciplinaire en abordant une thématique scientifique majeure des Petites Antilles : la biodiversité Marine. Durant toute la durée des embarquements, une veille acoustique et visuelle des Mammifères Marins sera assurée afin de repérer et de quantifier les groupes de cétacés, le cas échéant, de répertorier les espèces connues dans les Caraïbes mais jamais observées à ce jour dans les Petites Antilles et de préciser les comportements migratoires des baleines. Nos connaissances dans ce domaine sont limitées car cela suppose de mener des observations d’un domaine hauturier par définition très vaste. A ce titre, les campagnes de Géophysique Marine sont des occasions rares mais précieuses de multiplier les observations.